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Christophe Castaner : « On a longuement hésité entre “pas trop loin” et “plutôt près” du domicile »


Suite à l’annonce du Premier ministre, selon laquelle les sorties des Français seront désormais limitées à un kilomètre du domicile, nous avons demandé des précisions à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur.


— Pourquoi un kilomètre et pas, par exemple, 999 mètres ou un kilomètre et deux mètres ? — Écoutez, il fallait un chiffre rond, parce que les Français, bon, ils ne sont pas très bons en maths, la cote de popularité du Président le prouve. Mais ce qui est important à retenir, c’est notre volonté de protéger nos concitoyens, de stopper la contamination. — Donc, à un kilomètre et un centimètre, on est plus contagieux qu’à un kilomètre ? — Oui. C’est ce que nous disent les scientifiques. Il faut dire la vérité aux Français. — Pourquoi faire preuve d’une telle précision seulement une semaine après le début du confinement ? Pourquoi n’avoir pas défini une distance précise dès le premier jour ? — Mais c’était déjà très précis ! Il fallait rester « à proximité » du domicile. — Pourquoi, alors, ce revirement ? — Et bien, comme je vous le disais, les Français ne sont pas très bons en maths. Les forces de l’ordre ont rapporté beaucoup de cas où les gens franchissaient la limite sans s’en rendre compte. — La limite de la proximité ? — Oui. Par exemple, il y a cette vidéo qui est devenue virale : la vieille dame avec le caniche, qui se fait taser par un agent des forces de l’ordre. On voit qu’avant d’être interpellée, elle franchit la limite devant les policiers, en toute insouciance. Au début, elle est à proximité de son domicile, puis elle fait quelques pas supplémentaires et on voit bien que, d’un coup, elle n’est plus du tout à proximité. Clairement, elle n’avait pas conscience des vies qu’elle mettait en danger. — Comment avez-vous opté pour une distance en kilomètres plutôt que, par exemple, en nombre de pas ? — Au départ, on s’est dit qu’il fallait employer des termes plus simples que le mot « proximité », quelque chose qui parle à tous les Français, y compris les « gilets jaunes » qui ne sont pas très intelligents. On a réuni un conseil des ministres extraordinaire, en présence d’Emmanuel Macron. Le Premier ministre a proposé qu’on opte pour des déplacements « pas trop loin » du domicile. Bruno Le Maire, lui, était en faveur de fixer la limite à « plutôt près » du domicile. On a longuement débattu et c’est le stagiaire de 3e, qui était en train de cirer les chaussures du Président, qui a eu l’idée d’utiliser le système métrique. Quand on vous dit que LRM, c’est le parti des jeunes ! — Et là, ça a fait l’unanimité ? — Pas tout de suite, il y a encore eu des débats. M. Blanquer, qui a toujours le souci de la pédagogie, a suggéré que « moins loin que trop loin » serait peut-être plus clair. Et on a longtemps hésité entre ça et le système métrique. Finalement, on a tiré à pile ou face. — À pile ou face ? — C’était l’heure du déjeuner. On avait faim. — Les Français pourraient vous reprocher une décision à l’emporte-pièce. — Écoutez, Le Drian avait bouffé tous les toasts, que vouliez-vous qu’on fasse ? Mais je veux rassurer les Français : nous ne laissons rien au hasard. — Ensuite, c’est le conseil scientifique qui a chiffré la distance exacte ? — Oui. Castorama était fermé à cause du confinement, donc on a eu un peu de mal à trouver un mètre. Mais on a travaillé d’arrache-pied pour résoudre ce problème. Finalement, le président a chargé Cédric O, qui était le plus qualifié en tant que secrétaire d’État au numérique, de commander un mètre sur Amazon. Malgré le défi technologique que cela représentait, l’opération s’est bien déroulée. Alors, les membres du conseil scientifique se sont réunis. Ils ont mesuré à quatre pattes, sur les Champs-Élysées, combien de mètres ça faisait pour arriver à la limite de la proximité. Je veux ici saluer l’abnégation des scientifiques. Enfin bref, il s’est trouvé que ça faisait pile un kilomètre. Il faut dire la vérité aux Français. — Pour aborder rapidement un autre sujet, que répondez-vous à ceux qui affirment que le virus a été créé en laboratoire par Netflix ? — Netflix ? Je ne connais pas. C’est un groupe islamiste ? — C’est une entreprise américaine de vidéo à la demande. Leurs bénéfices ont augmenté de 680 % depuis le début du confinement. Certains connards pensent que, pour comprendre les causes d’un événement tragique, il faut chercher à qui profite le crime. — Écoutez, ils n’ont pas tout à fait tort. À qui a profité la disparition des dinosaures ? À l’être humain. On sait depuis Darwin qu’Adam et ‎Ève ont tué ces pauvres bêtes. On ne peut pas tout le temps remettre en cause le consensus scientifique. — Donc, l’hypothèse Netflix vous semble crédible ? — Les services de renseignement ne m’ont rien rapporté à ce sujet. Pour le moment, la piste que nous privilégions, c’est celle du professeur Raoult. Regardez les faits : une épidémie mondiale démarre à Wuhan et, comme par hasard, un médecin découvre un traitement miracle à Marseille. Il ne faut pas prendre les Français pour des imbéciles. Ceci dit, soyez certain que si Netflix est mêlé à tout ça, ils seront sévèrement sanctionnés. Nous ne ferons preuve d’aucune faiblesse. — Merci, M. le Ministre. — Je vous en prie. Ma priorité, c’est la sécurité des Français.

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