LES NYMPHES CANNIBALES
2008
Projet de bande dessinée élaboré en 2007-2008, en collaboration avec le dessinateur argentin Danilo Guida.
Librement inspiré du cas réel des sœurs Hensel (mais sans rapport avec leur vie), Les nymphes cannibales était un récit déjanté, entre horreur et road movie, que Shaomi envisageait comme « son film grindhouse » (en référence au diptyque de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez). Le style pulp adopté par Danilo Guida était en cohérence avec cet esprit rétro.
Le projet, qui devait s'étaler sur 144 pages, fut proposé à une douzaine d'éditeurs lors du festival d'Angoulême 2009. Les Humanoïdes Associés exprimèrent un certain intérêt, mais craignaient que la BD ne s'adresse à un public trop « niche » pour être rentable. Run, directeur éditorial d'Ankama, fut épouvanté par la ressemblance avec les sœurs Hansel et refusa de s'aventurer sur ce terrain. Un éditeur de chez Dargaud, en état d'ébriété suite à un déjeuner arrosé, déclara que la violence des premières planches était totalement gratuite. D'une manière générale, le projet fut jugé trop bizarre, trop transgressif et, graphiquement, trop en décalage avec les goûts du public contemporain.
En guise de « démo », les huit premières planches, dont cinq en couleurs, et une proposition de couverture furent réalisées (puis publiées sur l'ancien blog). Un second prototype de couverture, jusque-là inédit, est également présenté ci-dessous. Un synopsis détaillé existe, qui avait également été soumis aux éditeurs mais qui n'a pas vocation à être publié pour le moment, car il n'est pas exclu de finaliser un jour ce récit, sous la forme d'un roman ou d'une BD en ligne.
De l'aveu de l'auteur : « J'ai élaboré beaucoup de projets BD à cette époque, sachant que ceux qui ne trouveraient pas d'éditeur ne seraient pas menés à terme. Les nymphes cannibales fait partie des quelques histoires dont je n'ai pas pu faire le deuil, que je voudrais vraiment parvenir à raconter d'une manière ou d'une autre avant de mourir. L'idée originale remonte à 2005 ou 2006, lorsque j'ai découvert l'existence des jumeaux bicéphales. J'ai tout de suite été fasciné par les implications, les possibilités offertes par de tels personnages : deux individus, deux têtes contraints de partager un seul corps ! C'est du pain béni pour un auteur ! J'ai d'abord envisagé un récit très sombre, viscéral à la manière de Cronenberg, et je m'y suis finalement attelé au printemps 2007. Après plusieurs semaines de travail, j'ai compris que je faisais fausse route : la sauce ne prenait pas, ça virait un peu au mélo... C'est là que l'envie de traiter le sujet sur un ton plus rock and roll, avec un certain second degré, s'est imposée. Planète terreur et Boulevard de la mort venaient de sortir, j'avais adoré : c'était la direction à prendre. La scène d'ouverture, avec le hérisson et le cheval, s'est déroulée d'un coup dans ma tête, comme un film, un soir que j'essayais de m'endormir. J'ai bondi hors du lit, rallumé l'ordinateur et noté tout ça pour être sûr de m'en souvenir le lendemain. J'avais trouvé le ''ton'' du récit ! À partir de là, l'histoire s'est pour ainsi dire écrite toute seule ».